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Handicap et mépris budgétaire : la coupe est pleine !

 

Mercredi dernier, lors du colloque sur le vieillissement, le handicap et la perte d’autonomie organisé par Corerpa IDF et Place pour tous, j’ai insisté sur un point crucial : pour garantir aux personnes handicapées la possibilité de bien vieillir dans la dignité, il faut d’abord réparer les inégalités économiques et la précarité extrême dans laquelle elles sont maintenues.

 

Quelle ironie de constater que, cette même semaine, le gouvernement Barnier annonce une coupe de 100 millions d’euros dans les fonds de l’Agefiph, une institution financée par les entreprises qui ne respectent pas leur obligation légale d’embaucher des travailleurs handicapés. Cette somme représente un cinquième des ressources de cet organisme, qui est censé financer l’insertion professionnelle des personnes handicapées – un enjeu d’autant plus vital que ces personnes vivent déjà dans une grande précarité.

Comment dire les choses clairement ? Il est difficile de croire que nous vivons en 2024, dans un pays qui se targue de défendre les droits humains et l’égalité; où l’inclusion est célébrée en grandes pompes, avec des discours flamboyants. Pas plus tard qu’hier, on parlait encore de la « révolution de l’inclusion », héritage des eux Paralympiques.

Et pourtant, comme souvent, les actes contredisent les discours. Et ces actes parlent plus fort que toutes les belles paroles.

 

Le message que le gouvernement envoie avec cette coupe budgétaire est simple : l’insertion professionnelle des personnes handicapées n’est pas une priorité. Que, malgré les grands discours, l’inclusion n’est qu’un mirage.

Cette coupe budgétaire n’est pas un ajustement anodin. Ce sont des formations supprimées, des emplois inaccessibles, des projets d’insertion réduits à néant. En clair, c’est condamner des milliers de personnes à une précarité encore plus grande. Ces personnes, déjà en situation de grande vulnérabilité, subissent de plein fouet une injustice qui, au lieu d’être réparée, est amplifiée par un cynisme inhumain.

Et à qui profitera cette coupe budgétaire ? Ce qui est encore plus révoltant, c’est que ces 100 millions d’euros iront directement dans le budget de l’État, qui se moque bien de ses engagements envers les droits des personnes handicapées.

 

Rappelons que la France a été pointée du doigt, à la fois par les Nations-Unies et l’Europe, pour son non-respect des droits des personnes handicapées.

Comment peut-on parler d’inclusion tout en détruisant les rares mécanismes qui offrent une chance, même minime, de sortir les personnes handicapées de la précarité ? Comment peut-on parler de droits quand, sous couvert de « priorités économiques », on les retire insidieusement, petit à petit ?

Cette décision ne relève pas d’un simple oubli ou d’une erreur. C’est un acte de mépris. Un mépris qui perpétue un système d’exclusion où le handicap n’est qu’un sujet à aborder quand cela sert des intérêts politiques, relégué à des discours vides et opportunistes.

 

Soyons clairs, Monsieur Barnier : la révolution de l’inclusion ne se limite pas aux stades et aux cérémonies. Elle se joue dans les décisions politiques et budgétaires qui façonnent nos vies. Le handicap ne sera plus une variable d’ajustement dans vos calculs comptables. Cette coupe budgétaire n’est pas qu’une affaire de chiffres ; ce sont nosvies qui sont en jeu.

 

Nous ne resterons pas silencieux face à cette injustice. Nous nous mobiliserons, nous élèverons nos voix et nous ferons reculer cette décision jusqu’à ce que l’inclusion devienne plus qu’un slogan. L’inclusion est un droit humain fondamental, une exigence de justice sociale que nous défendrons désormais sans relâche.

 

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